Bien que primordiale, la communication orale reste le parent pauvre à l’école. C’est avant tout un moyen au service des situations de travail permettant de développer d’autres compétences. Celle de l’oral n’est que rarement travaillée spécifiquement comme si elle était naturelle ou pas du ressort de l’école. Les moments d’expressions orales réelles sont limités.
Les
examens Français sont très largement accès sur des épreuves écrites très académiques, ce qui explique probablement cette frilosité à travailler l’oral sur le terrain.
L’arrivée
du socle commun redistribue les cartes. Savoir s’exprimer à l’oral fait partie de ce corpus de compétences communes indispensables à tous et que la scolarité obligatoire a à sa charge. Voilà une
vraie exigence d’un outil dont certains voudraient nous faire croire qu’il contribue à la baisse du niveau.
Comment travailler l’oral ? Etre bon à l’oral est-il inné ou peut-on former les élèves ?
Je plaide pour la seconde possibilité et c’est l’affaire de tous. Il ne s’agit pas juste de dire « mais j’en fais de l’oral », il s’agit d’un travail explicite sur celui-ci qui permet à chacun de progresser.
Soyons concret !
Avec un groupe de sixièmes, nous avons, avec une collègue de français, donné un travail axé sur l’oral. Il s’agit du problème ouvert suivant :
inspiré de la brochure "Expériences de narration de recherche en mathématiques" IREM Paris 7 - 2002
Nous expliquons aux élèves que s’il y a un vrai travail de recherche à faire, nous nous intéressons à
la compétence orale.
Nous leur donnons alors le tableau suivant qui décline nos attentes en quatre items du socle commun (trois de la compétence 1, un de la compétence 3) :
A l'issue de leurs recherches les groupes présentent donc leur travail à l'oral à l'aide du
rétroprojecteur. A l'issue de chaque prestation nous discutons avec l'ensemble des élèves la ceinture que nous pouvons attribuer pour chaque item en argumentant.
Ce moment est important dans le travail car il permet d'expliciter les réussites et les points susceptibles d'être améliorés. Cela est d'autant plus formateur que ce sont les élèves qui
s'expriment sur ces critères.
Lorsque chaque groupe a pu exposer son travail, nous leur proposons de préparer un second passage en essayant d'obtenir des ceintures supérieures en tenant compte des remarques qui ont pu être
faites.
C'est ainsi qu'ils peuvent développer cette compétence qui se joue sur du long terme et nécessite l'explicitation des critères.